La prise en charge des patients appelée à prendre le devant de la scène lors des JFR

La radiologie a longtemps été qualifiée de profession "médico-technique" par les professionnels du milieu et au-delà en France. Les organisateurs des 59èmes Journées Françaises de Radiologie (JFR) font toutefois du contact humain une priorité du congrès national cette année. 18.000 participants sont attendus à la conférence, qui se tiendra du 21 au 25 octobre au Palais des Congrès à Paris.

Mieux communiquer avec les patients améliore la qualité de la prise en charge, selon la présidente de la SFR, Dr. Sylvia Neuenschwander.Mieux communiquer avec les patients améliore la qualité de la prise en charge, selon la présidente de la SFR, Dr. Sylvia Neuenschwander.
Mieux communiquer avec les patients améliore la qualité de la prise en charge, selon la présidente de la SFR, Dr. Sylvia Neuenschwander.

"2011 est 'l'année du patient' selon le gouvernement français, mais pour nous cela devrait être chaque année", a déclaré le docteur Sylvia Neuenschwander, présidente de la Société Française de Radiologie (SFR) et chef du département d'imagerie médicale à l'Institut Curie à Paris. "Bien que le but de tout congrès national est de présenter des innovations techniques, l'accent sera mis cette année sur le confort et le bien-être du patient. Le radiologue est un docteur dont le rôle médical est tout aussi important que son rôle technique."

Rompant avec la tradition, les JFR ont pour la première fois invité des associations de patients en neurologie, AVC et oncologie à participer à des séances, comme la conférence Antoine Béclère, qui sera présentée dimanche 23 octobre par le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) Jean-Paul Delevoye. Les questions politiques et nationales seront au cœur du débat, ainsi que les thématiques médicales; un patient en Allemagne a par exemple trois fois plus de chances de bénéficier d'un IRM qu'un patient français, en raison de politiques de santé gouvernementales différentes, selon la SFR.

"Le guide du bon usage des examens d'imagerie médicale de 2005 est actuellement en phase de mise à jour; mais, à cause du manque d'équipement IRM en France, nous avons du mal à appliquer les recommandations originales, qui préconisent d'éviter les radiations ionisantes dès que possible," a indiqué Mme Neuenschwander. La protection contre les radiations fera l'objet d'une attention particulière lors du congrès, tout comme l'anxiété, la douleur et les conditions d'attente des patients, et enfin la communication informative, a-t-elle ajouté.

Nouveauté lors des JFR, une journée sera consacrée à la radiologie internationale, grâce à des séances en anglais avec traduction simultanée en français. Mme Neuenschwander accueille l'initiative et pense que la proportion de délégués venant de l'étranger augmentera à l'avenir.

"Nous voulons attirer davantage de radiologues d'autres pays européens, afin de continuer à partager nos expériences d'organisation de la prise en charge et notre expertise scientifique et technique," a-t-elle expliqué.

Le centre d'intérêt cette année est l'Asie, et la séance mise au point par des radiologues chinois et français se penchera sur l'état actuel de la radiologie interventionnelle en Chine et la recherche en acuponcture basée sur des études d'IRM fonctionnelle. Par ailleurs, la SFR a offert des bourses à dix jeunes docteurs originaires de différentes régions du monde pour participer aux JFR.

Le congrès conservera sa forte identité française et continuera de s'adresser aux radiologues en France, ainsi qu'à leurs collègues francophones des pays méditerranéens et d'Afrique, qui participent aux sessions scientifiques des JFR depuis de nombreuses années, a assuré la présidente de la SFR. Elle a également souligné la nécessité pour la France de rattraper d'autres pays européens, et le mardi sera consacré à des séances sur l'informatique de santé en imagerie médicale et les innovations techniques. Cette journée s'adressera aux directeurs, ingénieurs et membres du public, ainsi qu'aux radiologues. Outre une mise à jour sur la stratégie future du projet "Région sans film," l'importance du déploiement de tels systèmes d'information pour optimiser la prise en charge des patients -- et les tâches qui restent à accomplir dans ce domaine -- seront au coeur des discussions.

Sylvia Neuenschwander, qui est responsable de la liaison entre les utilisateurs de systèmes et le département informatique de l'Institut Curie pour les questions concernant les archives des patients et le PACS, a un intérêt tout particulier pour cette séance. Elle estime difficile de choisir des rendez-vous les plus incontournables parmi toutes les séances scientifiques proposées mais cite le cours catégoriel sur l'imagerie de la femme, qui portera sur l'imagerie gynécologique et mammaire et présentera un syllabus édité par la SFR, comme l'un de ses dix premiers choix.

Souvent perçue comme une société patriarcale par ses pairs européens par le passé, la France s'enorgueillit aujourd'hui d'un pourcentage raisonnable de femmes radiologues. Selon les dernières estimations, 31% des radiologues français sont actuellement des femmes, une proportion atteignant même 50% dans le secteur public. Les femmes présidentes de sociétés restent toutefois assez rares.

"Avec la féminisation de la profession, avoir une femme présidente n'est probablement plus une si grosse affaire qu'avant. Or avoir des femmes dans le comité de direction ou à des postes décisionnels fait vraiment une grande différence," a expliqué Mme Neuenschwander. "Je pense que nous sommes davantage terre-à-terre, moins politiques, et attendons des projets simples et des résultats tangibles -- rapidement!"

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