
Message du rédacteur: Cet article a paru en anglais le 18 janvier 2012.
Il y a quelques semaines, j'ai Ă©crit un article sur les PMNs (petites machines noires). L'article a suscitĂ© beaucoup d'intĂ©rĂȘt et, je me suis demandĂ© pourquoi il a Ă©tĂ© appreciĂ© par autant de lecteurs. Ăa n'a pas crĂ©Ă© de controverse: l'utilisation de portables devant autrui est gĂ©nĂ©ralement acceptĂ©e, mais perçue comme Ă©tant parfois impolie et asociale. Les commentaires que j'ai reçus Ă©taient plus ou moins favorables, avec quelques avis selon lesquels l'usage limitĂ© de tablettes et de "Smartphones" dans l'hĂŽpital, ou dans le cabinet privĂ©, peut ĂȘtre utile et faciliter la vie de patients et des mĂ©decins. Je suis d'accord.
Dans cet article, j'ai cité un article provenant de l'International Herald Tribune: "Matt Rodgers ... était chef d'équipe chez Apple et écrivait les programmes pour les iPods. Il adorait son travail et le fait de travailler pour Apple, a-t-il dit. Mais il a ajouté: 'Par essence, nous construisions des jouets. J'ai voulu fabriquer un produit qui pourrait avoir un impact important sur un problÚme énorme.' "1

S'il n y a pas de problÚme de taille, alors quelqu'un en créera un.
Cela nous amĂšne au sujet de ce nouvel article: les applications de tablettes et de "Smartphones" en radiologie. Un des problĂšmes semble ĂȘtre la lecture des images Ă l'extĂ©rieur du service de radiologie. Pour avoir un prĂ©texte, on l'appelle "la lecture d'urgence." Je me demande combien de 'lecture d'urgence' il y a -- et oĂč les mĂ©decins veulent le faire. Pour moi, une urgence est une situation oĂč vous n'avez pas d'autre choix que d'utiliser votre 4X4 comme une ambulance ou de faire une trachĂ©otomie avec un couteau de poche. Lire des images d'angiographie RM au chaud devant votre cheminĂ©e, n'est pas une urgence.
Il y a des rĂšgles et des rĂ©glementations claires pour les machines d'affichage d'images, pour optimiser la sĂ©curitĂ© mĂ©dicale et la circulation de patients au travail: des rĂšgles nationales comme celles de l'Institut Allemand de Standardisation (Deutsches Institut fĂŒr Normung [DIN]) et aussi celles du CollĂšge Royal de Radiologues (RCR) et l'Institut de Physique et IngĂ©nierie dans la medicine (IPEM) au Royaume Uni, et celles qui sont internationales comme DICOM et L'Organisation Internationale de Standardisation (ISO). Les "Smartphones" et les tablettes ne rĂ©pondent mĂȘme pas aux standards de base. L'usage de ces appareils pour le diagnostic initial et l'interprĂ©tation d'images mĂ©dicales est prohibĂ© -- et Ă juste titre, Ă mon avis.
Les systĂšmes d'affichage primaire sont utilisĂ©s pour l'interprĂ©tation d'images mĂ©dicales en gĂ©nĂ©ral par des radiologues. Les systĂšmes d'affichage secondaire peuvent servir Ă montrer des images, mais ils ne doivent pas ĂȘtre utilisĂ©s pour prĂ©parer les rapports radiologiques.
Les spĂ©cifications recommandĂ©es pour les systĂšmes d'affichage dans le cadre de la lecture diagnostique comprennent une rĂ©solution de l'Ă©cran de 1,500 x 2 000 pixels sans pixel dĂ©faillant (classe 1), et un diamĂštre d'Ă©cran de 50 centimĂštres. L'affichage requiert une carte graphique qui est compatible avec le niveau de luminositĂ©, ou de densitĂ©, qui doit ĂȘtre produit pour certaines donnĂ©es, basĂ©es sur la courbe Barten, qui place les valeurs dans une gamme qui est visiblement linĂ©aire. Les Ă©crans couleurs ne peuvent remplacer les Ă©crans d'affichage monochrome pour l'interprĂ©tation des images CT. Il s'agit de contraste d'image, de rĂ©solution et de vision, en particulier -- la capacitĂ© masculine de voir: en gĂ©nĂ©ral, les humains voient mieux en noir et blanc. Qui plus est, entre 4% et 6% de la population, hommes pour la plupart, souffrent de dĂ©ficiences de la vision des couleurs.
Dans AuntMinnie.com, un dĂ©fenseur de la lecture d'images sur des tablettes et des portables a Ă©crit: "La solution est Ă venir ... peut-ĂȘtre avec des lecteurs qui soient conformes Ă HTML 5 et DICOM, et, de façon cruciale, qui fonctionneraient sans logiciels et autres accessoires." "Alors, vous pourrez regarder des images DICOM sur n'importe quel rĂ©cepteur allant de votre montre Ă votre tĂ©lĂ©vision."2
Les tablettes et les "Smartphones" sont de beaux lecteurs dans certaines circonstances, mais ils sont des outils d'amateurs, qui ne sont pas et ne seront pas à la hauteur des standards minimums requis pour les postes de travail dédiés à l'interprétation d'images médicales. Votre montre et votre télévision ne seront pas à la hauteur non plus.
J'entends une rĂ©ponse immĂ©diate "Oui, mais ... ." Ce cri n'est pas utile. Les gens confondent les avances technologiques avec le progrĂšs, mais ici on rencontre une volte-face, un retour a la qualitĂ© infĂ©rieure. Le fabriquant des programmes de lecture DICOM pour iPads et iPhones est bien conscient de cela, et c'est Ă©crit dans le texte en petits caractĂšres: "Ne convient pas au diagnostic primaire." En plus, en tant que patient, je ne voudrais pas que les informations me concernant et mes images soient rĂ©pandues un peu partout. Les donnĂ©es personnelles devraient ĂȘtre conservĂ©es dans un seul endroit sĂ©curisĂ©. Alors pourquoi ne pas se focaliser sur quelque chose de plus utile -- pour le bĂ©nĂ©fice du patient?
Les commentaires et observations exprimĂ©s dans cet article ne reflĂštent pas nĂ©cessairement les avis de AuntMinnieEurope.com. Ils ne devraient pas ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme une recommandation ni une condamnation de dĂ©taillant, analyste, individu ou groupe de consultants industriels quels qu'ils soient.
Références
- Lohr S. Internet technologies prepare for next big phase: Everything. International Herald Tribune. 19 December 2011.
- Ridley EL. iPad offers value in mobile emergency CT reading. AuntMinnieEurope.com. 12 December 2011.